L'heure est grave...

Publié le par cyril

Les résultats du 1er tour de l’élection présidentielle ont été diversement ressentis. D’abord il y a eu la satisfaction de voir l’ampleur du rejet du président sortant et en même temps la douche froide avec le score du Front National. Puis, il ne faut pas le caché, nous avons eu un sentiment mitigé concernant le résultat de Jean-Luc Mélenchon. Nous nous étions pris à imaginer des scores plus importants, avec le miroir aux alouettes que sont les sondages et leur utilisation mais aussi avec cette formidable campagne que nous avons mené.  Moi-même, j'imaginais que nous pouvions aller bien pus haut.


Mais très vite,  ce résultat s’est révélé être ce qu’il est réellement : un formidable résultat compte tenu d'où nous venions et du caractère si particulier de l’élection présidentielle et de celle-ci en particulier. Les appels au vote utile jouant sur le rejet de Sarkozy, les attaques infâmes de certains « journaux de gauche » ont joué dans la dernière semaine. Mais nous aurions pu être, comme l’a été Eva Joly (qui a commencé sa campagne ave 11% d’intention de vote), complétement broyés par le vote utile. Nous ne l’avons pas été grâce à la qualité de notre campagne, sur la forme et sur le fond, à l’alchimie qui s’est opérée au sein du Front de Gauche avec notre candidat commun « hors du commun » Jean-Luc Mélenchon.


Il faut donc estimer ce résultat à sa juste valeur et ne pas se laisser dicter notre sentiment par les mêmes éditocrates qui nous prédisaient, il y a quelques mois, que nous ne dépasserions pas les 5%. Et rappeler que les sondages ne sont pas un vote intermédiaire mais une photographie subjective de l’opinion.


Maintenant, je veux dire un mot de la période qui s’ouvre.

 

D’abord, le 1er mai.

Sarkozy vient d’appeler à un rassemblement du « vrai travail ». Le score du FN produit là ses premiers résultats. Sarkozy et l’UMP, après avoir très droitisé leurs orientations et leurs actions depuis 5 ans, viennent de franchir une autre étape. Une étape dangereuse pour la République. Pour la droite républicaine, il y aura un avant et un après 2012. Cette élection aura été le moment où la digue qui existait encore entre la droite et l’extrême droite aura lâché. L’UMP a largué les amarres qui la reliait au camp républicain pour dériver vers les eaux nauséabondes de l’extrême droite.

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Il faut donc une riposte d’ampleur à ce nouveau pétainisme et faire de la fête des travailleurs du 1er mai, une manifestation d’ampleur contre la droite extrême et l’extrême droite.


Cela veut dire aussi qu’il ne faut laisser aucune chance au président sortant de rempiler 5 années de plus. L’élection présidentielle est ainsi faite qu’au second tour  il ne reste que 2 prétendants et qu’il faut en choisir un des 2 pour éliminer l’autre.


"Au premier tour, on choisit, au second tour on élimine".


A celles et ceux qui, malgré ce qui est en train de se passer, doutent encore de la nécessité de battre Sarkozy : quand vous êtes sur une route et que vous arrivez à une bifurcation avec une voie à gauche, une voie à droite et un mur en face, choisir sciemment de foncer dans le mur est suicidaire.


Il faut donc, sans hésitation, se servir du bulletin de vote Hollande pour virer Sarkozy. Cela ne signifie en rien approuver ou soutenir le programme du PS.  Ce serait le comble d’ailleurs, après avoir porté si haut notre programme l’Humain d’abord ! Nous avons toujours les mêmes divergences, nous pensons toujours q ue les mesures proposées ne sont pas à la hauteur des défis  pour sortir de la crise. Mais nous ne confondons pas la droite et la gauche.

 

Nous savons que rien ne sera possible de cette révolution citoyenne que nous appelons de nos vœux et que nous avons commencé à faire naitre, sans la défaite de Sarkozy. Nous savons aussi qu'après 10 ans de droite, il y a besoin, pour le monde du travail, d'une victoire sur le camp de la réaction. Cette victoire ne réglera pas tout mais permettra d'affronter la suite avec le courage et l'ardeur nécessaire. Car la finance n'attendra pas longtemps avant de reprendre son offensive.


Je le dis avec gravité : ce sont des jours sombres qui nous attendent. Le capitalisme en crise va pousser à l’extrême les contradictions dans la société. Comme à d’autres périodes de l’Histoire, l’extrême droite est en embuscade pour ramasser la mise du désespoir et de l’impuissance politique. Et la droite vient s’aligner sur les thèses xénophobes et de repli sur soi.
 

 

Alors, le 6 mai, nous allons battre la droite extrême et l'extrême droite.

 

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Et dès le 7 mai, nous nous préparerons à riposter à la finance et nous poursuiverons la campagne des législatives pour envoyer à l’Assemblée Nationale le plus possible de député(e)s communistes et du Front de Gauche. Ils et elles seront les relais des luttes, les défenseurs acharnés du monde du travail, ils et elles feront vivre à l’Assemblée Nationale comme sur le terrain le programme « l’Humain d’abord ! ».
Alors, comme le dit le titre de cette chanson qui nous a accompagnée tout au long de la campagne : On lâche rien !

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D
Joli billet. j'ajouterai, pour ma part, qu'il existe en parallèle des deux routes que tu cites, deux autres routes: une à gauche, encore en travaux, en construction, et qui vise à remplacer un jour<br /> la route principale; une à droite, qui débouche sur une mare de boue, et qu'il faudra un jour condamner définitivement.<br /> <br /> Amitiés
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L
quel talent !! Je ne suis pas d'accord sur tout, mais c'est bien dit
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C
<br /> <br /> Merci. Cela me touche. :-)<br /> <br /> <br /> <br />