Dsk suite, 14 juillet et présidentielle
L'affaire DSK se poursuit avec ses rebondissements, ses "scoops" bien loin de la sérénité et du temps judiciaire, ses "soulagements" et ses revirements. Ainsi, l'accusatrice et présumée victime de DSK aurait pu mentir pour entrer sur le territoire américain. Banal sauf que cela l'a disqualifie maintenant comme victime. Elle peut certes avoir été violée mais, vu qu'elle a déjà menti, on ne peut plus la croire. Les menteuses peuvent donc se faire du souci aux Etats-Unis. Ce qui n'a pas l'air d'être le cas pour les menteurs puisque certains ont même été président et réélu. Et DSK ? N'a-t-il jamais menti ? Hum….
Mais laissons la justice faire son boulot, même si la justice américaine nous étonne et semble tout de même être faite pour
celles et ceux qui ont des comptes en banque bien remplis.
Maintenant, cette affaire américaine de DSK se double d'une affaire française avec le dépôt de plainte de Tristane Banon. Les
commentaires vont bon train sur cette jeune femme qui, 8 ans, après les faits, décide de porter plainte.
Pour ma part, même si c'est la droite qui l'a poussé comme l'ont minablement laissé entendre certains, même si elle porte
plainte suite à l'affaire américaine, même si elle fait cela pour de mauvaises raisons, il reste que si cette tentative de viol a eu lieu, le coupable doit être juger !
Parce qu'il y a peut-être de mauvaises raisons qui l'a pousse mais il y a en certainement de bonnes. Notamment, le besoin d'être crue et que la violence qu'on lui a infligée soit reconnu. Et celles et ceux qui s'érigent en juge dans cette affaire d'agression sexuelle ne cessent de m'étonner. Je ne crois pas que l'on peut tout à fait comprendre les motivations de quelqu'un ayant subi ce genre de violence sans l'avoir subi soi-même. Il convient donc d'être mesuré.
François Hollande va être entendu dans le cadre de cette affaire dont "il aurait eu vent". Là aussi, laissons la justice
française suivre son cours.
Mais arrêtons-nous un instant sur les déclarations de François Hollande car elles relèvent du domaine politique autant que du
domaine judiciaire. François Hollande était, à l'époque des faits présumés, le 1er secrétaire du Parti Socialiste. Il est aujourd'hui candidat à la primaire socialiste avec l'ambition affichée
d'être élu président de la République. Et qu'a donc déclaré François Hollande à propos de cette affaire : "Moi, je ne conseille ni ne déconseille à personne de porter plainte quand il se
passe un événement de nature de violence personnelle. Si j'ai pu être au courant là d'un incident, je n'ai jamais formulé quoi que ce soit, un conseil, ou une interdiction. Ce n'était pas au
premier secrétaire de l'époque de savoir ce qu'il y a lieu de faire lorsqu'il se passe un incident supposé ou réel" (source : Le Monde)
Ce monsieur, député de la nation, dirigeant d'un des premiers partis du pays, qui brigue l'investiture suprême, n'a donc aucun conseil à donner à quelqu'un ayant été
victime de "violence personnelle" (d'ailleurs que recouvre cette notion exacte de violence personnelle).
Il n'a pas, en tant que citoyen mais surtout en tant qu'homme public, d'avis sur la question et considère, c'est un comble, qu'il n'a pas non plus de conseils à donner. J'avoue que cette déclaration m'a laissé pantois. Par peur d'être éclaboussé par le scandale DSK mais surtout par peur de sortir des clous du "politiquement correct", François Hollande tente de minimiser, de banaliser son implication dans cette affaire et, ce faisant, il montre une conception de la politique, de l'action publique bien loin de ce qu'elle devrait être.
Présidentielle
Laissons cela. Et intéressons-nous à la campagne présidentielle qui s'ouvre. Après la désignation de Jean-Luc Melenchon comme candidat du Front de Gauche, c'est au tour d'Europe-Ecologie Les Verts de désigner son candidat. En l'occurrence, une candidate puisque c'est Eva Joly qui a remporté la primaire face à Nicolas Hulot. C'est d'ailleurs plutôt positif.
Cela montre que les médias ne peuvent pas tout le temps faire la pluie et le beau temps et que les sondages peuvent se planter complètement. Surtout, cela montre que les
militants, les adhérents, les sympathisants peuvent réfléchir et décider sans TF1, la Sofres et consorts. Donc, de ce côté-là, c'est positif. Ca l'est moins sur le fond de ce que propose Europe
Ecologie Les Verts.
Eva Joly, toute heureuse d'avoir été désigné, a donc voulu pousser son avantage et s'est immédiatement inscrite dans le supposé "style obligé" d'une campagne présidentielle de la 5° République. Cela consiste à faire le buzz à chaque déclaration ou presque. Là, c'était sur le 14 juillet. Cela rappelle furieusement une autre candidate qui proposait, pour résoudre les problèmes des Français que ceux-ci arborent un drapeau tricolore à leur fenêtre le jour de la fête nationale. 2 jours avant qu' Eva Joly appelle à remplacer les défilés militaires par des défilés citoyens, ses "camarades" députés, en l'occurrence Noël Mamère et François de Rugy, votaient la poursuite de l'intervention militaire en Lybie.
Celle-ci va se poursuivre jusqu'à ce que les forces de l'argent aient ce qu'elles veulent, c'est-à-dire l'accès aux champs pétroliers lybiens. Cela peut aboutir à une partition de la Lybie si les forces de la coalition n'arrivent pas à vaincre Khadafi. Comme le disait Anatole France, "on croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels". Car il ne faut pas oublier que la guerre propre n'existe que dans les films de propagande de l'armée, que les frappes chirurgicales font verser autant de sang que les autres et que les "bavures" sont quotidiennes. La guerre, c'est toujours du sang et des morts.
Heureusement les députés communistes n'ont pas mêlé leurs voix à ce bal des hypocrites et ont fait entendre un autre
son de cloche que celui des bonnes consciences faciles et va-t-en guerre. Je vous mets le lien ici pour aller entendre et lire cet
autre son de cloche.